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Ne restez pas seul ...

AVOCATS

Droit Privé

Jean-Gabriel MONCIERO

04 48 06 03 49

Droit Public

Sonia ALLEGRET-DIMANCHE

04 23 16 00 31

SAT30

MISSIONS

L'association a pour mission le soutien,l'accompagnement et l'aide de toute personne en situation de souffrance au travail.

L'association se propose d'atteindre ses objectifs, notamment par :


1) l'accueil, l'information, l'orientation de la personne en situation de souffrance au travail ;


2) l'action auprès des personnes afin de faire reconnaître le lien entre la situation de souffrance et les conditions de travail;


3) les actions d'information, de sensibilisation, de prévention, de communication, de veille et d'observation sur la thématique de la souffrance au travail ;


4) l'accompagnement pluridisciplinaire, individuel et/ou collectif (groupe de parole), des personnes en situation de souffrance au travail et la mise en relation avec des spécialistes  professionnels (domaine médical, social, juridique, …)


5) la communication à l’aide des médias pour faire connaître son action auprès des publics concernés.


Comment ça marche ?


Un accueil gratuit, sur rendez-vous, et dans un cadre convivial et confidentiel à la maison des associations de Nîmes tous les 1er et 3ème vendredis.


L’écoute sans jugement de la personne permet d’orienter celle-ci vers les professionnels (Médecin, psychiatre, psychologue, avocat, assistante sociale, etc…) en fonction de la singularité de la situation.


Des groupes d'écriture organisés dans nos locaux où l'écriture libère la parole des contraintes du travail et de ses effets délétères.

Le 3ème vendredi de chaque mois (hors vacances scolaires) de 10hà 12h.

Inscription obligatoire au

06 84 52 00 38.



Lieu :

19 bis rue de l'Abrivado

3000 NÎMES


Les accueils et les groupes de parole se déroulent *
19bis rue de l'Abrivado à Nîmes.


Les ACCUEILS INDIVIDUELS
sont organisés tous les jeudis sur RDV


Le prochain GROUPES DE

PAROLE aura lieu  

le jeudi 28 mars 2024 de 9h à 12h.

Atelier gratuit, places limitées.


Inscription obligatoire : assosat30@gmail.com

ou par SMS au 06 84 52 00 38


La centralité du travail (C. Dejours). Depuis les années 80, du fait de sa précarisation et de l’augmentation du chômage, le travail est devenu pour beaucoup un lieu de souffrance justifiant son étymologie « tripalium », instrument de torture au temps des romains. D’abord souffrent ceux qui en sont privés, ensuite les salariés qui vivent dans la peur de le perdre. En effet le travail inscrit femmes et hommes en tant qu’acteurs sociaux dans la relation aux autres et au monde. Il identifie également le sujet à sa place et dans son rôle d’adulte. En contrepartie du travail, l’individu attend une rétribution, pas uniquement un salaire (jugement d’utilité), mais de la reconnaissance (jugement de beauté). Alors les doutes, les difficultés, la fatigue n’auront pas d’emprise sur le sujet qui contribue à l’œuvre collective. Le travail transforme le sujet, sa souffrance et ses efforts en plaisir du travail accompli. Sans cette reconnaissance, l’armature identitaire, le « Moi » s’effondre et trouve dans le corps un expédient pour évacuer cette absence. D’où l’impact du travail sur la subjectivité du sujet social.

Le travailler. Le travailler se situe dans l’écart entre le prescrit et le réel. Le prescrit se définit comme les consignes, les règles, les protocoles, les procédures, les prescriptions, la fiche de poste, etc. Et le réel, c’est ce qui résiste à l’intention de transformation qui est prévue par la tâche, les procédures, dans le travail car nous savons tous que cela ne se passe jamais comme prévu. « Le travail, c’est la mobilisation des femmes et des hommes face à ce qui n’est pas donné par l’organisation du travail » (Ph. Davezies, 1997). Si le sujet ne parvient pas à faire comprendre les impasses et les contradictions qu’il rencontre pour faire son travail (temps, moyen, effectifs, …), il peut en venir à douter de ce qu’il tient pour vrai, se remettre en cause et perdre confiance en lui. Cette dépression peut prendre des formes mineures, comme la fatigue, la lassitude, l’anxiété larvée, le repli sur soi, l’augmentation de psychotropes, autant de signes avant-coureurs de la décompensation à venir.

Les stratégies de défense. Le travail ordinaire permet de tisser entre les membres d’un collectif des liens pas uniquement en rapport avec l’efficacité du travail. Lorsque le travail implique des risques pour l’intégrité du corps (physique ou psychique) - accident, intoxication, licenciement, pression, … - cette situation introduit une dimension spécifique, c’est la peur. La peur génère des formes de coopération défensive ou de stratégie collective de défense : conduites paradoxales de prises de risque, indiscipline, provocation vis-à-vis du danger ou des prescriptions. Ces stratégies lutent contre la peur, le dégoût, la honte (transgression des tabous liés au corps par exemple dans les professions du soin). Les stratégies collectives de défense mettent en place un déni collectif de perception du risque. Sans ce déni il serait impossible de poursuivre son activité.

L’organisation du travail. L’allègement des charges physiques avec les avancées technologiques sont compensées par l’accroissement des charges mentales, l’intellectualisation des tâches à travers l’informatique et l’exigence de plus en plus grande des entreprises en forte concurrence du fait de la mondialisation. Horaires décalés, interchangeabilité des postes de travail, remplacement des ingénieurs par des gestionnaires, morcellement des tâches, maîtrise totale des processus industriels qui ne laisse plus de place à l’humain, gestion individuelle des personnes, mise en concurrence des salariés, intensification du travail en supprimant les temps morts, instrumentalisation des corps (réification) et des esprits (emprise) isolent le salarié qui ne dispose plus de systèmes de défenses collectives pour tenir face à la pénibilité, aux tensions, à l'accroissement de la charge physique et psychique de travail.

Le tournant gestionnaire des années 80. La gestion détrône les sciences de l’ingénieur. Les experts sont appelés au chevet de la vérité vraie. Depuis une trentaine d’années « l’Homo-economicus » attaque le quotidien du travailleur en détruisant les valeurs du travail comme l’éthique, la déontologie, la qualité, les savoirs en tant qu’expérience de travail, les solidarités. Du point de vue économique, le travail est devenu une charge à réduire le plus possible, soit en le délocalisant, soit en le sous traitant à des franchisés, des free-lance ou équivalents qui gardent tous les risques pour eux sans les bénéfices, tout en restant dépendants des grosses entreprises (autres liens de subordination qui intervient dans la souffrance des responsables d'entreprises petites et moyennes).

Ce qui rend malade. La disparition des marges de manœuvre et des espaces d’échanges, la destruction des collectifs professionnels induisent une perte de sens de l’objet travail et de sa qualité, l’isolement et l’arrêt de la pensée critique, les tricheries dissimulées pour atteindre des objectifs disproportionnés. L’absence de reconnaissance engendrent souffrance et culpabilité et favorisent les passages à l’acte (suicide) et à des stratégies défensives très souvent délétères (dépression, burn-out, TMS, AVC, Infarctus). Dans ces conditions, la plainte vise directement le domaine des relations interpersonnelles et s’exprime sur le mode du conflit : « Le chef n’arrête pas de me harceler, le collègue ne fait que …, etc. ». Au lieu d’appréhender un système délétère organiser pour diviser et mieux régner, les uns se retournent contre les mêmes.

Quelle réponse peut-on apporter avec la clinique du travail. Combattre la souffrance au travail n’est pas une mince affaire. Isolé dans son domaine, un médecin du travail, un inspecteur du travail, un syndicaliste, un psychologue, psychiatre ou psychanalyste ne peuvent pas faire grand-chose. Il faut pouvoir dénoncer les maltraitances physiques et psychiques en s’y opposant jusqu’à l’épreuve des tribunaux, mais au bout de combien de temps et avec quelle conséquence sur la santé du salarié.

C’est pour cette raison qu’un travail en réseau de professionnels dans les domaines de la santé, du social et du juridique va permettre de protéger, de soutenir et d’aider le salarié à se reconstruire autour d’un projet de vie.